La semaine dernière, après mon retour de Tokyo, je suis allée faire un tour du côté de Richelieu, une mignonne petite ville située à une vingtaine de kilomètres de Chinon. C'est là que mon ami Hervé a racheté une maison, dans un état lamentable, et en a fait un nid déjà douillet et à fort potentiel. Le temps n'était pas des plus ensoleillés mais j'ai quand même savouré 2 barbecues et quelques pastis. Le jeudi, nous sommes allés nous balader dans les environs de Richelieu et avons visité le joli village médiéval de Faye-la-Vineuse ou l'on peut admirer la collégiale Saint Georges, église fortifiée construite en 1039, avec chemin de ronde et tour de guet. Monument historique classé, avec son choeur du 12ème siècle et sa crypte du 11ème siècle, c'est un chef-d'oeuvre de l'art roman. Le village est très typique également.
Après cette balade champêtre, nous nous sommes installés dans un bistrot à vins, face au parc, le Fossé Saint Ange. Une petite salle avec poutres apparentes, décoration bourgeoise, un jeune patron beau comme une carte postale ancienne avec son tablier bleu et son noeud pap', un bar rutilant en zinc, une jolie patronne rousse (et bretonne). Il est pas beau, le titi tourangeau, franchement ?
Au-dessus de nos têtes, nous nous amusons à lire un décret datant de plusieurs siècles qui proclame qu' "anglois, écossois et irlandois" doivent quitter la ville. A cet instant, un couple d'une cinquantaine d'années, elle lèvres siliconées, lui noeud papillon, entrent dans le restaurant. Il lit le Herald Tribune alors que Madame s'ennuie visiblement. Elle commence à lire la fameuse affiche et moi je lui dis, en anglais, qu'elle ne devrait pas la lire avant de manger. Elle me répond en français. Je m'excuse, disant que je l'ai crue anglaise car son compagnon lit le Herald Tribune. Ellle a une moue dédaigneuse dans sa direction et répond "Oh, ça ? Pfff, c'est son snobisme".
En entrée, alors qu'Hervé déguste des asperges du pays en capuccino d'asperges et morilles, je savoure du foie gras aux épices de pain d'épice et chutney aux figues. Le pain est savoureux lui aussi, il vient du "Fournil du château" à Chinon. Nous mangeons ensuite, lui un gigot d'agneau de 7 heures au taboulé d'épeautre aux poivrons rouges et tempura de fleurs de courgette et moi, un risotto safrané aux joues de cochon parfumées à la gremolata. Tout est parfait, succulent et le service est irréprochable et convivial. On a l'impression d'être des habitués. Si vous passez par Richelieu un jour, arrêtez-vous y un instant, c'est un moment de détente hors du temps :
Fossé Saint Ange
2 rue du Chantier, Porte de Châtellerault à Richelieu; Tél : 02.47.95.38.82
Après ce superbe dîner, nous sommes rentrés dans la nuit noire. Un arrêt en route pour saisir ceci :
Arrivés à la maison, nous avons entamé une partie de fléchettes ponctuée de fous-rires à chaque fois que je plantais mes fléchettes dans le mur en pierre. Il a fallu qu'Hervé s'ouvre le doigt en voulant faire du zèle. Le lendemain, nous sommes allés faire un tour au marché de Richelieu, sous les jolis halles en bois mais l'offre était peu abondante. Nous sommes donc allés jusqu'à Chinon, dans la belle boucherie de M. ONDET, au 5 rue Jean-Jacques Rousseau. J'y ai acheté des produits locaux, rillons, rillettes (Mère Mi je te vois venir ...) et andouillettes. Halte gourmande en face, au Fournil du Château, qui propose aussi de délicieux pains au chèvre et noix, saumon et ciboulette etc. Au déjeuner, nous avons mangé une énorme entrecôte et Hervé m'a fait un tupperware de poisson cru à la tahitienne que j'ai dégusté en rentrant à Paris. Si vous voulez la recette, il faudra le la lui demander :)